Dipan, de l'Auvergne à Jamir

- Ah, vraiment, j’vous jure !!! Vraiment merci, papa et maman.

Dipan avait à peine une dizaine d’année mais il avait le recul nécessaire que ses parents, croyant probablement bien faire, ne lui avait franchement pas facilité la tâche.

Déjà élever un enfant d’origine tibétaine dans le fin-fond du cantal, on peut imaginer que ça passe. Mais appeler un enfant Dipan en auvergne… Bon d’accord, Dipan savait très bien que son prénom était le diminutif de Dipankara, que Dipankara était une sorte de prophète qui avait annoncé au futur Bouddha son avenir. Mais dans ce trou perdu peuplé de paysans décérébrés, qui pouvait imaginer faire une leçon d’histoire bouddhiste ?
Mais la touche finale, la goutte d’eau qui faisait déborder le vase, c’était la coiffure… Un tête d’asiatique avec une coiffure d’ange italien, les cheveux longs et bouclés… Même à seulement 10 ans, fallait pas tomber sur un troupeau d’homophobes racistes en plein pic de testostérone.

Et c’était malheureusement ce qui arrivait là tout de suite.

Bon en même temps Dipan l’admettait, il était un peu responsable de la situation dans laquelle il se trouvait. Il aurait pu tout simplement rester dans son atelier en train de bricoler la vieille carcasse de R5 que son père lui avait laissé pour se faire la main. Ou, il aurait pu s’étendre à l’ombre d’un arbre pour lire pour la millième fois « monter un ordinateur pour les nuls », ou encore il aurait pu observer le ciel et s’efforcer de trouver des signes d’une prochaine perturbation, ou même encore… Non là franchement, il n’y avait pas assez de temps pour se demander où il aurait pu être, les coups allait pleuvoir et ça urgeait.

Enfin, parfois il est bon de se souvenir comment on s’est mis dans une situation périlleuse, ça aide à trouver une porte de sortie.

Donc alors qu’il bricolait, il avait entendu des hurlements de cochon et des cris moqueurs. Il avait posé sa clé à molette (mauvaise idée maintenant qu’il savait de quoi il retournait) et avait suivi les cris pour se retrouver à l’orée d’un bosquet au bord du sentier qui menait à la montagne de la vierge.

Là, il avait trouvé quatre collégiens qui bastonnaient un petit garçon qu’il reconnut comme un camarade de classe, très timide et mal dans sa peau.

- On va te couper la couenne, on va la faire frire et après on reviendra te couper…, criait un des collégiens.

Le pire c’est qu’il était peut-être sincère, il tenait dans sa main un couteau de boucher et franchement, Dipan savaient qu’il y avait peu de finesse dans le coin et que le QI devait frôler le zéro absolu.

Alors le gros garçon était fort enveloppé, mais c’était pas une raison, et puis autant qu’il s’en souvienne, il s’était toujours montré gentil quand il lui avait parlé et puis c’était un être vivant, on avait pas le droit de lui faire subir ne serait-ce que le millième de ce qu’il subissait.

- Vous pouvez arrêter de faire ça, leur cria-t-il.

Il essaya de mettre toute la conviction qu’il pouvait du haut de ses dix ans dans ces quelques mots.
Cela dut marcher car les quatre collégiens se retournèrent.

- Et pour quelle raison la chintoque, fit le plus âgé.

Ah ça c’était un comble, parce que fallait une raison pour pas égorger et bastonner un p’tit gros sous prétexte que c’était un petit gros.

- Euh ben….

Dipan jeta un coup d’œil derrière les quatre affreux (il devait avouer que ceux-là étaient particulièrement gratinés et qu’il y avait des gens bien dans le village… mais il y avait aussi ceux-là). Le garçon avait profité de la diversion pour s’enfuir. Ça c’était la bonne nouvelle. La mauvaise, c’est que vu la tête des quatre collégiens, ça importait peu, il avait trouvé un nouveau cochon à bastonner…

Paniqué, incapable de s’enfuir, Dipan ne bougea pas quand les quatre se ruèrent sur lui. Il se contenta de lever le bras droit pour tenter de frapper.

Pris dans l’action et l’adrénaline, Dipan ne remarqua pas qu’au-delà de 20 cm, sa vision n’était pas aussi nette comme si un filtre avait été apposé. Par contre, il vit bien à la même distance les quatre collégiens se prendre un mur invisible et se retrouver à terre, le nez en sang, ou la main ou encore se tenant le pied. La scène fit sourire l’enfant. Il abaissa alors le bras et le regarda.
Était-il possible qu’il ait lui-même créer ce mur de protection ?

Les quatre vilains se relevèrent et s’enfuirent :

- C’est un éveillé ! c’est un éveillé !

Dipan sourit : ils avaient vraiment peur de lui ?

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Le jeune homme, âgé d’une quinzaine d’année maintenant, se réveilla. Il sourit. Il venait de revivre en rêve son éveil au cosmos. Cela ne l’étonnait guère aujourd’hui, alors qu’il s’apprêtait à partir pour un lieu qui allait probablement être déterminant pour le reste de sa vie.
Il alluma la vieille lampe à pétrole sur la table, la lucarne tout en haut de sa cellule ne servant qu’à lui indiquer le lever et le coucher du soleil.
Il enfila rapidement sa robe pourpre et sortit de la pièce pour rejoindre son oncle Tachi aux cuisines, où il prendrait un petit-déjeuner frugal et ferait le plein de provisions, car si Dipan avait bien compris, ils allaient marcher pendant des jours au cœur de l’Himalaya pour rejoindre Jamir.
Mais avant de partir, Dipan voulait demander à Tachi pourquoi ils devaient aller Jamir afin de bien être sûr de ce qui se passait.
Dipan traversait maintenant une cour… Le monastère de Rongbuk se trouvait au pied de l’Everest et le climat y était rude mais son oncle lui avait appris à vivre dans la rigueur du climat et l’avait même entrainé à bien plus que ça.

Il arriva aux cuisines.

Tachi, un moine rondouillard et musclé l’attendait là. Il était en train de préparer un sac de victuailles.

- Tu as trop dormi.

Dipan regarda par la fenêtre, le jour était à peine levé. Il leva les yeux au ciel. Pour son oncle se lever aux aurores signifiait être debout avant le soleil… Les réprimandes agaçaient fortement Dipan mais il ne dit rien, souhaitant éviter une dispute dès le lever du jour et encore moins la punition qui irait avec son insubordination… Il s’assit donc pour manger en silence.

- Nous devons nous dépêcher, nous passerons voir tes parents à Katmandou et nous devons escalader l’Everest pour ça. Je devine que tu souhaites de nouvelles explications pour notre départ, mais comme tes parents en méritent une aussi et que je n’aime pas me répéter, elles attendront.

Grimper l’Everest, cela ne faisait plus peur à Dipan depuis longtemps, il se doutait même que son oncle imposerait un entrainement sportif bien pire encore… Mais la joie de revoir ses parents fut de courte durée, il allait devoir revoir sa mère et depuis ce jour maudit, il redoutait de connaître son état.

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À la suite de l'évènement étrange dont il avait été à la fois le témoin et l'auteur, Dipan était rentré chez lui et avait raconté l'évènement à ses parents.

Son père avait regardé sa mère l'air grave :

- Il s'est éveillé ?

Sa mère, une hindoue d'origine tibétaine à qui Dipan devait son allure qui engendrait autant de remarques racistes, prit un air grave.

- Nous devons partir, nous ne serons plus en sécurité ici.

Dipan n'était pas du genre à se laisser faire et encore moins à laisser ses parents prendre des décisions sans qu'ils ne lui donnent des explications recevables prit la parole avec véhémence :

- Eveillé ça veut dire quoi ? Et pourquoi on devrait partir d'abord, je n'ai fait que défendre un garçon… C'est les collégiens qui devraient partir. Et puis, moi, j’aime bien où on habite… enfin… pas tout, les collégiens, j’les déteste, non mais bon, le reste, j’aime bien.

La mère de Dipan comprit qu’elle n’y couperait pas, elle devait des explications à son fils :

- Il y a un peu plus de 20 ans, une série de catastrophes et de phénomènes bizarre ont eu lieu. Quelques années plus tard, plusieurs jeunes gens ont développé des capacités hors du commun. Il n’a pas fallu longtemps pour que les gens lient les deux séries d’évènement.
Dans ma famille nous en savons un peu plus. Nous sommes des serviteurs de la déesse Athéna. Il existe une force en chacun de nous qui s’appelle le cosmos. Pour la plupart d’entre nous, nous vivons sans la sentir… certains s’y éveillent et d’autre apprennent à le maîtriser. Certains plus que d’autres, ils sont les réincarnations de dieux… Seulement tous ne sont pas bons et il y a une lutte entre le bien et le mal.
Suite aux évènement que je t’ai décrit, de nombreuses personnes se sont éveillées aux cosmos, ce fut le cas pour mon frère et moi. Malheureusement, l’humanité persécute souvent ce qui lui fait peur et nous avons dû nous cacher car les dieux ne nous protégeaient plus des autres humains. Et puis il y a eu ces vidéos… Et les gens ont su ou croient savoir. En plus de nombreux éveillés sans guide ont mal tourné. Il y a donc des traques aux éveillés.
J’espérais que tu puisses vivre une vie normale mais ce n’est pas le cas. Alors va vite préparer quelques affaires nous partons pour un long voyage.

Dipan ne dit rien et obéit, les questions se multipliaient dans sa tête. Mais visiblement, sa mère considérait qu’elle en avait dit assez.

Dipan était monté dans sa chambre, il ne savait pas ce qu’il devait prendre. Il avait alors opté pour préparer un sac de randonnée dans lequel il avait glissé quelques livres de bricolage et d’expérience.

Toute la famille avait fait vite mais visiblement ce n’était pas assez. Au moment où ils allaient partir, ils virent le comité de départ composé des pères et amis des trois collégiens qui leur bloquaient le passage.

- Z’avez un monstre chez vous en plus d’une étrangère. Vous devez nous laissez le prendre pour le corriger.

Le père de Dipan avait essayé de négocier, de faire appel à leur raison et à leur humanité mais il n’y avait rien à dire. Visiblement le niveau intellectuel des collégiens n’était probablement pas inné. Dipan constata qu’ils étaient armés et se demanda s’il pourrait reproduire le miracle précédent.

Quand il vit que les hommes (enfin des hommes, à ce moment-là, il voyait plutôt des être effrayants dont il était incapable de ressentir l’humanité) s’apprêtaient à tirer, frapper, il ressenti comme une force impressionnante, il vit un halo bleu argenté entourer sa mère et luire de plus en plus fort. Cela avait d’ailleurs arrêté les justiciers du jour qui comptaient arrêter le monstre qu’ils voyaient en ce jeune garçon gentil et doux qu’était Dipan.

- Je vous conseille de nous laisser passer, avait dit sa mère, vous n’entendrez plus jamais parler de nous et ce sera comme si nous n’avions jamais existé.

- J’voudrais bien la chintoque mais il faut éliminer tous les gens comme vous, z’êtes pas humains.

Et ils avaient armé leurs fusils, brandi leur fourche. Tout s’était passé en une fraction de seconde. L’aura lumineuse autour de sa mère s’étaient intensifiée pour devenir d’un beau bleu azur et cette dernière avait frappé le sol…

Dipan n’avait pas bien compris ni vu ce qui s’était passé, mais peu après il avaient les hommes étendus sur le sol, vivants mais inconscients, une terre soulevée sous eux et devant Dipan et ses parents et sa mère au sol, visiblement épuisée et mal en point. Dipan avait regardé son père qui prenait sa femme dans ses bras.

- Elle n’était pas prête à user autant d’énergie, son corps ne pouvait le supporter. Je peux la maintenir en vie suffisamment longtemps pour arriver à destination… Mais vu son état, il va falloir marcher et longtemps mon garçon…

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Comme il s’en était douté, la marche vers Katmandou fut prétexte à un entrainement rigoureux. Oh Tachi ne faisait pas dans la subtilité mais cherchait l’efficacité. On commença dès le départ par une petite course d’endurance.
Dipan, son sac sur le dos, dut suivre son maître mais dès les premières pentes, celui-ci posa son sac.

- Je suis un peu fatigué.

Dipan râla pour le principe mais il savait très bien que rien ne pourrait ébranler son maître. Et il continua à courir avec les deux sacs sur le dos. Il ne chercha pas à savoir quel poids il portait, mais il le sentait sensiblement peser sur ses épaules.
Un moment plus tard, Tachi prétexta un autre moment de fatigue pour se faire porter. Dipan commençait à connaître les excentricités de son maître et entrainé depuis près de 5 ans, il n’eut pas grand mal à réaliser ce qui quelques années plus tôt lui aurait semblé être un exploit.
Puis quand la montagne fut plus difficile on enchaîna avec des tractions sur un seul bras, des sauts dangereux, des séances d’abdominaux pour gravir les falaises, tout était bon pour s’entrainer. Mais ce jour-là, la difficulté n’était pas la même que quelques années plutôt avec son père.

L’homme et le jeune garçon avait marché pendant des mois. Traversant des paysages que Dipan, alors, n’aurait même pas osé imaginer.
Ils avaient traversé l’Europe Centrale, puis une partie de l’Asie pour arriver à Katmandou.
Mais le voyage avait été vécu comme un calvaire par Dipan.
Il était inquiet pour sa mère, angoissait pour ce qui allait lui arriver.
Il avait du mal à tenir la cadence, avait les pieds et les jambes qui lui faisaient mal tous les jours.
Pour se nourrir et dormir, son père échangeait des services contre un repas et une nuit au chaud. C’est ainsi que Dipan put faire parler et développer ses talents de bricoleur. Il réparait des granges, couvrait des toits, et en quelques mois, il avait appris à manier le marteau et tous les autres outils bien mieux que certains artisans.
Ils étaient arrivés harassés, sales, avec de longs cheveux, dans un grand domaine près de Katmandou. Là son père lui avait présenté son grand-père Chogyal et son oncle Tachi.
C’est Tachi qui avait parlé le premier au jeune garçon.

- Alors comme ça, tu es un éveillé. La vie qui t’attend mon garçon est loin d’être facile. Je me chargerai de ton entrainement mais d’abord tu vas te reposer et reprendre des forces pendant une semaine, ton grand-père t’expliquera ce que tu es, il en sait plus que nous tous sur le cosmos. Et ne t’inquiète pas pour ta mère. Ma sœur savait ce qu’elle risquait quand elle vous a sauvé, mais notre père sait comment lui sauver la vie.

En regardant son grand-père, Dipan avait pu le voir acquiescer. Son père et lui avait pu prendre une douche, on les avait rasés et il avait avalé deux bols de riz accompagné de viande de yack séchée et de légumes avant d’aller se coucher.

C’est à l’aube que son grand-père le réveilla. Il lui demanda de s’habiller avec des vêtements de moine tibétain qu’il avait fait venir exprès pour lui et l’intima de le rejoindre dans la salle à manger.
Dipan regarda la robe pourpre et or avec une moue dubitative. Cependant, il n’était pas encore assez reposé pour râler et ne connaissant pas son grand-père, il préféra ne rien dire. Par ailleurs, le vêtement lui sembla si confortable qu’il s’en accommoda.
Avec son crâne rasé, sa peau dorée, il n’y avait plus que ses yeux bleus pour rappeler ses origines européennes.
Durant le petit déjeuner, le vieil homme commença par interroger son petit-fils.

- Que sais-tu de la déesse Athéna et des autres dieux ?
Dipan lui répéta ce que lui avait dit sa mère et ce qu’il avait vu. Son père lui avait expliqué quelques petites choses mais il ne savait pas grand-chose.

- Très bien, nous essaierons d’abord de comprendre tout ça. Puis nous tâcherons de t’éveiller davantage à ton propre cosmos.

Le repas se termina puis Chagyal emmena le garçon dans une grande bibliothèque.

- Bien commençons : Tu sais que notre univers est né du big bang. Ce fut une explosion d’énergie pure. Cette explosion laissa de l’énergie et de la matière créer l’univers. Ainsi en toute chose, il reste une part de cette énergie du big bang, c’est le cosmos.
Dans les temps anciens, des êtres humains prirent conscience de l’énergie présente en eu, ils devinrent les premiers dieux. Ils acquirent une telle conscience de leur cosmos qu’ils eurent accès à un pouvoir quasiment illimité : la volonté divine.
Certains d’entre eux se retirèrent pour explorer d’autres monde, mais d’autres restèrent, et s’entredéchirèrent pour prendre le pouvoir sur notre monde. Athéna est la déesse qui nous protège, bien que des hommes ayant servi d’autres dieux pourraient te dire le contraire.
Aussi, les dieux ayant entrepris de se faire la guerre, ils firent appel à des hommes qui eux aussi s’étaient éveillés au cosmos. Ils les protégèrent d’armure car la puissance qu’ils pouvait dégager était si violente qu’elle pouvait déchirer un corps humain. Sache mon jeune garçon qu’un être qui maîtrise son cosmos peut détruire des montagnes.
Tu t’es éveillé au cosmos, tu peux donc devenir un chevalier mais pour cela il te faudra prendre pleine conscience de ton cosmos et préparer ton corps à une telle déflagration d’énergie pure. Si le corps n’est pas prêt, il arrive ce qui est arrivé à ta mère. Oh, ne t’inquiète pas elle survivra, mais son corps est maintenant très faible, et elle ne sera plus jamais capable de faire autant que ce qu’elle faisait avant.

Dipan buvait les paroles du vieil homme et il fut servi car Chogyal était intarissable. Dipan posait quelques questions parfois, afin d’être sûr de bien comprendre. C’est ainsi qu’il apprit les guerres saintes, les sanctuaire et palais de chaque dieu, les différents combattants célèbres d’Athéna. Et la leçon dura toute la journée. Alors que la nuit tombait, le vieil homme s’arrêta.

- Tu en sais suffisamment pour élever ta conscience. Dès demain et ce pendant toute une semaine, nous ferons des exercices pour que tu aies conscience de ton cosmos.

Dipan dormit profondément ce jour-là. Sa vie avait totalement changé et maintenant, il le savait, les temps de repos seraient suffisamment rares pour en profiter

C’est ainsi qu’il commença une semaine à méditer avec l’aide et les consignes de son grand-père.

- Quand une personne devient aveugle, ses autres sens deviennent plus réceptifs. Prive-toi d’un de tes sens et tu verras que tu te concentres davantage, tu pourras alors davantage ressentir le cosmos qui brule en toi.

Ainsi Dipan apprit d’abord à se focaliser sur lui, sur sa respiration et il finit par ressentir son cosmos. Ce faisant, il finissait par faire luire son cosmos autour de lui.

Son grand-père l’avait amené à travailler sur ses émotions, les contrôler, ou les canaliser et en quelques jours, il avait pu atteindre de belles performances. Ils avaient alors travaillé sur le sixième sens. Et Dipan avait eu des intuitions qui lui avait permis d’anticiper des mouvements, des situations.

Mais ce que Dipan n’imaginait pas c’est que le travail avec son oncle serait bien pire.

A la fin de la semaine, son oncle Tachi était venu le voir.

- Bien maintenant que tu es capable de ressentir ton propre cosmos, il faut préparer ton corps à s’en servir. Nous commencerons doucement. Sois prêt demain dès la première heure du jour.

Dipan se souviendrait toute sa vie qu’il avait dit doucement. Après la course d’une heure dans les campagnes autour de Katmandou, course qui constituait probablement un échauffement, Tachi lui avait fait enchaîner des séries d’abdos, de tractions, de pompes et lui avait demander de soulever des pois. Et alors que Dipan pensait l’entrainement achevé, Tachi lui avait fixé des poids sur les poignets, les jambes et posé un sac lourd sur le dos avant de l’envoyer travailler dans les rizières.
Le soir, celui qui exigeait être appelé maître, lui avait signifié la suite des évènements, il continuerait ainsi durant trois mois en augmentant les poids et les temps d’entrainement puis après il augmenterait sa résistance aux rigueurs climatiques.
Ainsi se déroula une partie de la formation de Dipan exercices physiques, cultures dans les champs, siestes dans la neige, sauna et hammam à fortes températures, méditation avec son grand-père et on lui demandait même de tout réparer ce qu’il était possible sur le domaine familial... Cela dura plus d’un an.

Un soir d’été, Dipan avait alors 12 ans son maître vint le voir.

- Tu es prêt à passer l’Everest. Demain nous partirons pour rejoindre le monastère de Rongbuk de l’autre côté de la montagne pour commencer ton entrainement au combat.

Dipan avait mal dormi à l’idée de devoir escalader le toit du monde. Mais au petit matin, ils étaient partis sans qu’ils puissent dire quoi que ce soit.